| CD1 – Entre les cordes | 01 - Introduction / Desafinado | 02 – Les origines & la guitare | 03 – Naquele Tempo | 04 – Sérénades | 05 – Samba Em Preludio | | | 06 - La guitare volée | 07 – Interrogando | 08 – Professeur Meira | | | 09 – Tributo ao Professor Meira | 10 – Etudes | 11 – Coisa n°1 | 12 – L’éducation de l’instrument | 13 – Jeux Interdits / Adelita / Asturias | 14 – Pixinguinha | 15 – Rosa | 16 – Les chanteurs & premières rencontres | CD2 – Moments de musique | 01 – O Astronauta | | | 02 – Vinicius – La rencontre | 03 – Apêlo | 04 - Musique classique | 05 – Prélude n° 6 | | | 06 – Coral de la cantate 147 | 07 – Periquito | 08 – La bande de Copacabana | 09 – Garôto | 10 – Gente Humilde | | | 11 – Vinicius – Le complice | 12 – Variacao Afro / Consolacao | 13 – Samba Da Bencao | 14 – Les Afro-Samba / Canto de Ossanha | 15 – Quartier Latin | 16 – Medley Solo (Vou Por Ai / Vou Deitar e Rolar / Consolacao / Falei e Disse) | | | Deux CD produits par Iris Music font renaître le talent de Baden Powell, disparu en 2000 à l’âge de soixante-trois ans. L’un des plus grands guitaristes qu’ait connu la musique brésilienne se raconte, en reprenant le fil de sa vie par bribes d’interviews (voir livret pour traduction), introduction à des morceaux totalement inédits à une exception. De lives en répétitions, en Europe ou à Rio de Janeiro, les musiques éclairent l’itinéraire de Powell, ses propres compositions côtoyant celles écrites à quatre mains avec Vinicius de Moraes, plus d’autres de Pixinguinha, Moacir Santos, Garòto. Qu’il fasse chalouper la samba (la noire, la vraie bossa), l’afro-samba en compagnie de son « frère » Vinicius ou bien qu’il reprenne Jeux Interdits et Jean-Sébastien Bach, ce qui frappe le plus, c’est la musicalité extrême qui traverse les notes du brésilien, capable d’être aussi tranchant que le plus affûté des couteaux et dans un éclair, d’offrir à la douceur la plus divine de ses caresses. Musicalité extrême donc, seul avec sa six cordes ou entouré par le poignant violon de Cussy De Almeida, ivre de mélancolie sur ces enregistrements datant de 1960, ou lorsque les percus démoniaques poussent la rythmique de Baden à l’attaque, avant qu’un solo ne se fraie un chemin vers l’éternité. On pourrait disserter pendant des plombes sur sa technique, sa dextérité, son toucher et son phrasé, mais ce serait oublier que la musique est une émotion, une vibration et de ce point de vue-là, il fait preuve d’une réelle inventivité, captant l’instant au plus proche de sa vérité. Perçu comme une personne introvertie, on reste suspendu au fil de sa vie tout au long de ces « moments de musique », les cordes du maître se faisant ode au ressenti. Elles sourient, elles taquinent, elles pleurent bref, elles baisent avec la vie avant de jouir dans nos ouïes. Laurent Veillon | |